Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Mes observations et analyses

Ce blog traite de l'analyse des faits sociaux que nous observons au quotidien dans notre entourage

L'incivisme au Cameroun

L'incivisme au Cameroun

Au Cameroun, sur le plan social, nombreux sont les drames sociaux qui ébranlent la société toute entière. Un cas assez illustratif est le trafic d’organes sexuels ou encore l’affaire Vanessa TCHATCHOU. Qualifiée par les médias d’« affaire Vanessa », il s’agit en fait d’une camerounaise âgée de 17ans qui sait rendu à l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso à Yaoundé, afin de donner naissance à un enfant. Cependant, l’enfant a disparu quelque instant après l’accouchement. Il « aurait été volé » dit-on. Tous ses clivages mettent en relief l’état de dégradation des valeurs au Cameroun, et notamment à quel point la « voyoucratie » (cf. NITSCHZ) est d’actualité dans la république toute entière. Dès lors, un pays qui se veut émergent à l’horizon 2035 peut-il se développer avec de telles mentalités qui prévalent en société ? Le projet de grande réalisation peut-il être un succès comme le souhaite le président BIYA (cf. discours du 25 octobre 2011, à l’occasion de la prestation de serment du président BIYA) ? Quelles mesures ont été prises pour y remédier ? Mais avant, quelles sont les formes d’incivisme rencontrées en société camerounaise ?

  1. Formes d’incivismes rencontrées au Cameroun
  1. Désordre social

En société camerounaise, celui-ci s’aperçoit sur plusieurs plans.

  1. Sur le plan économique

Sur le plan économique, l’éthique appartient à l’histoire ancienne. Refus de payer les impôts et autres taxes ou quand les uns et les autres veulent le faire c’est en minimisant le montant, ajouter à cela les détournements de fonds publics. Car aujourd’hui, le rêve de tout camerounais est de s’enrichir à tous les prix. Le pays a d’ailleurs été plusieurs fois champion du monde dans le domaine de la corruption. Dans le cadre sanitaire, l’on note des réticences face aux campagnes d’hygiène et de salubrité publique. Combien de fois n’avons-nous pas vu un Camerounais, jeter hors du bac ses ordures ménagères. Y compris des nuisances sonores diurnes et nocturnes de tout genre. Sur la route, klaxon intempestif, non-respect du code, usage du téléphone au volant, existence de contrôles et dépassements abusifs et ordures sur la voie publique. Mépris des agents de police, plus enclins à extorquer de l’argent aux usagers. Conduite sans permis, non-respect de l’hymne et du drapeau national. Plusieurs fois, sur notre chemin nous avons rencontré des Camerounais marchant, téléphonant ou discutant bruyamment alors que l’on exécute l’hymne national.

  1. Sur le plan scolaire

A l’école, l’impolitesse et la délinquance sont de mode. De nombreuses enseignantes sont devenues des rapaces se nourrissant aux petits déjeuners de leurs élèves. Les enseignants quant à eux sont les petits copains de leurs apprenantes. Lorsque ce ne sont pas celles-ci qui, les premières, leur font des avances aux fins de séduction. Au bureau, lorsque vous voulez un renseignement, vous tombez sur une secrétaire qui raconte sa dernière aventure extra conjugale à sa meilleure copine le tout pendant dix minutes et si vous osez lui faire la remarque, elle vous répondra « tu ne vois pas que je suis au téléphone ? ». Les toilettes publiques expérimentées dans quelques rares coins des grandes villes sont un échec. Les hommes et femmes préfèrent souvent déféquer ou uriner à moins d’un seconde de l’endroit réservé pour leur soulagement. Si vous leur faites la remarque ils vous diront « viens ramasser », « tout ça pour montrer que tu es propre » ou encore «HYSACAM est là pourquoi ? ». A l’avenue Kennedy (Rue très fréquentée de la capitale politique), des jeunes gens déambulent avec des lames de rasoirs quand ce ne sont pas des longs couteaux aiguisés pour déchirer tout ce qui peut contenir quelque chose. Les sacs sont vite débarrassés de leurs contenus (téléphones portables, ordinateurs portables, portes feuilles etc.…). Résultat, au petit matin, les portes monnaies traînent à même le sol.

  1. Sur le plan familial

Dans les familles, c’est le règne du viol, de l’inceste, de l’atteinte à la pudeur par un cousin venu du village qui reste impuni en dépit des plaintes de la jeune gamine à peine pubère. Le phénomène des filles mères est de mode.

Voilà de manière non exhaustive ce que Paul Biya a fait du Cameroun sur le plan de la morale et de l’éthique en trente un ans de règne sans partage. Et dire que Jacques Fame Ndongo, le présente comme « l’Emmanuel Kant de la politique » (cf. camnew24 : l’Agence de Service Civique National de Participation au Développement, face au serpent de mer : Cameroun). L’homme providence qu’il fallait aux camerounais, dit-il. Faut-il pleurer ou en rire ?

  1. Incivisme routier

Selon le rapport d'un cabinet américain dont la PANA a obtenu une copie, les erreurs humaines et non le mauvais état des routes seraient à l'origine de 90 pour cent des accidents qui surviennent au Cameroun. Les principales causes de ces drames sont le non-respect du Code la route, principalement par les chauffeurs d'autobus et de poids lourds, la conduite en état d'ébriété, le laxisme des forces de police et de gendarmerie, généralement corrompues, et le mauvais état des véhicules, indique le rapport remis au gouvernement camerounais.
Même avec toute la bonne volonté, les agents de contrôle se trouvent dans l'incapacité d'effectuer leur travail, car ne possédant pas de matériels adéquat pour mener à bien leur travail. En effet, sans radars, ni tests mobiles de sobriété et encore moins une banque de données permettant de détecter les faux permis de conduire ou encore le matériel adéquat pour estimer la surcharge des véhicules, il leurs sera difficile d’effectuer leur tache.
De plus, l’Etat Camerounais n'a pas les moyens techniques et financiers nécessaires pour assurer la protection des biens et des personnes voyageant sur les axes routiers, estime le rapport, qui suggère que la responsabilité de la sécurité sur les principales artères du pays soit confiée au secteur privé. La société désignée serait également responsable de la verbalisation des usagers de la route et de la collecte des amendes, les frais générés par ces dernières devant être partagés avec l'Etat. Avec ce désengagement partiel, les forces de police et de gendarmerie pourraient alors se concentrer dans les grands centres urbains, principalement sur les problèmes de criminalité et de grand banditisme. L'investissement nécessaire pour ce programme est estimé à plus de 1,4 milliard FCFA.

  1. Essai de solution
  1. Multiplication des rencontres autour de la question de l’incivisme

Au cours du mois d’avril, plusieurs hautes personnalités du pays, parmi lesquels sept ministres concernés se sont réunis question de statuer sur l’indécence de l’habillement des jeunes Camerounais. Quand bien même ses échanges n’ont pas eu d’applications pratiques sur le terrain, il n’en demeure pas moins qu’ils ont tout de même permis aux uns et aux autres de prendre conscience de la gravité de leurs gestes et attitudes. Cette rencontre, une première du genre, ne sera pas la dernière car dès le 08 juillet 2013 sera organisé et pour une durée de deux jours, un collège international sur l’éducation civique et l’intégration nationale.

Le 4 octobre 2014, c’est au tour de Joseph YIRIMA, secrétaire général du ministère de la jeunesse et de l’éducation civique, de réunir autour de lui plusieurs membres du corps diplomatique, plusieurs parlementaires et mil cinq cents délégués venus des dix régions du Cameroun. Le but de ses retrouvailles dans l’enceinte du palais de congrès de Yaoundé était de débattre sur l’état de l’éducation civique de la jeunesse. Autre dossier sur lequel planchaient les participants était l’éthique et la performance pour un Cameroun exemplaire. De ce fait, chaque participants avait pour rôle de sensibiliser les populations question de leurs relayer le message ici produit afin que cette rencontre puisse produire les effets escomptés. Cette sensibilisation passera non seulement par l’intensification sur le pays, à partir de l’année prochaine, de projets de campagnes et d’éducation civique et d’intégration nationale, mais aussi par un réaménagement morale et des mauvaises habitudes du personnel, dans l’optique de tendre vers une administration exemplaire. En effet, les questions de jeunes et d’éducation, interpellent au premier rang les encadreurs et responsables en charge des structures opérationnelles dont la mission est de mobiliser et d’assurer l’encadrement des populations sur l’ensemble du territoire. D’où l’importance de les sensibiliser afin qu’ils soient d’une part des modèles pour leurs élèves et d’autres part, qu’ils puissent mieux veiller à leur encadrement à travers la promotion des valeurs visant à faire d’eux des citoyens modèles.

  1. Amélioration des programmes d’enseignement

Face à une jeunesse de plus en plus désintéressée par la notion de citoyenneté, il s’est posé la nécessité de façonner un nouveau type d’hommes, qui intègre et partage toutes les valeurs de sa société. A cet effet, compte tenu du fait que c’est l’éducation qui façonne l’homme et conforment à l’aphorisme : « on bat le fer quand il est chaud », le gouvernement a décidé de modifier les programmes scolaires. C’est ainsi que voit le jour de nouvelles matières tels que : l’éducation civique, l’éducation morale, la culture nationale, l’expression orale, l’activité pratique etc.… Le but étant d’intérioriser à l’enfant et dès le bas âge, des éléments qui feront de lui un citoyen modèle.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article