L’avènement de la voyoucratie : cas de la prostitution au Cameroun

Lorsque NITZCH parlait de la « voyoucratie », il faisait allusion à une société difforme, non pas sur le plan morphologique, mais sur le plan métaphysique ou morale. C’est dire au renversement de la table de valeurs. Il s’agit donc d’un Etat où « la morale a foutu le camp ». Ce qui laisse dont présager l’avènement de comportements jugés précaires, immoraux, anormaux et même parfois indécents. C’est d’ailleurs ce que l’on observe au Cameroun dans la pratique de la prostitution qui a connu une métamorphose monumentale. En effet, quoique considéré autres fois comme un métier, à l’image de tout autres métiers ordinaires (parfois formalisé dans certains pays tels que : la France, la Pologne, la Russie etc.…), aujourd’hui, dans certaines villes du Cameroun la prostitution prend une ampleur qui ne laisse personne indifférent.

1. La prostitution, un métier quelque peu ‘’décent’’

Il y’a quelque années les adeptes de cette pratique se réservaient un peu de décence et de dignité en exerçant leur métier tout comme un travailleur ordinaire. Ainsi, l’intéressé ou le potentiel client les retrouvaient dans des lieux précis, qui pourraient s’apparenter à leur lieu de service. Ces lieux sont d’ailleurs pour la plus part connus de tous : rue de la joie pour Douala ; Demnam pour Bertoua ; carrefour Essos, Ekounou, Melen, Mini femme pour Yaoundé ; derrière le complexe Stella pour Mbouda etc.… De ce fait, pour s’enticher « du produit », la potentielle clientèle devra s’y rendre, puis dès que les deux parties sont consentantes sur le prix, ils ne leurs reste plus qu’à trouver un lieu retirer de tous où ils pourront se procurer du plaisir en toute perdition.

1. La prostitution, un métier immoral et impudique

Aujourd’hui, ce domaine d’activité a perdu toute décence (le respect d’autrui, l’intimité, le respect des valeurs sociales…). C’est dire que, les règles du jeu ont changé. Ainsi, les abonnés du plus vieux métier du monde s’exhibent au vu et au su de tous. Plus besoin de se cacher pour se procurer du plaisir. Il n’y’a dont plus de morale. Aujourd’hui, on parle d’ailleurs d’escorte girls et de stripteaseuses. A cet effet, nombreux sont les cabarets qui ont saisi l’astuce afin d’améliorer leurs taux de vente. Il s’agit d’utiliser comme serveuses des jeunes filles ou femmes belles, séduisantes et vêtus de sous-vêtements. Ainsi, pendant le service celles-ci peuvent tripoter ou se faire tripoter par des clients. Résultat, elles en arrivent à « frotter leurs vulves sur le pubis des hommes » (cf. JGA in The Cameroon report, n° 50 du 24au 29 novembre 2014, pagre : 3) dépourvus de toute pudeur et qui n’ont aucune considération pour leur voisin. C’est d’ailleurs ce que l’on observe à Mbouda, au environ de 22h, au lieu dit VIP, situé en face de Visa night-club.