25 Août 2015
Plan
Introduction
Conclusion
Bibliographie
Introduction
Par l’ordonnance du 21 avril 1944, au terme d’une longue lutte initiée près de deux siècles auparavant, les citoyennes françaises acquièrent le droit de vote et d’éligibilité, au même titre que les hommes. La Constitution française de 1946 indique à cet effet dans son préambule que « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme ». Le préambule de la loi fondamentale ou de la constitution camerounaise du 18 janvier 1996 ne s’en éloigne d’ailleurs pas lorsqu’el estime : « (…) et que tous les hommes sont libres en droits et en devoirs ». Dès lors, il y’a lieu de dire que les femmes font de la politique. En outres, comment se manifeste l’engagement, la participation, les attitudes ou comportement politiques des femmes ? En fait, l’on observe un comportement politique diffèrent selon qu’on est un homme ou une femme. Cette situation est générée par une socialisation politique basée sur le genre tout comme par un statut social de la femme sans cesse hanté par la persistance de préjugés et de discrimination.
L’histoire retiendra que jusqu’au 20 ième siècle, certaines sociétés accordaient à ces membres un traitement favorisant les hommes et assujettissant les femmes tant au point de vue du droit qu’au point de vue des usages et coutumes. Même si c’est une situation qui aujourd’hui tend à disparaitre, il n’en demeure pas moins que les coutumes, les habitus, bref la socialisation s’efforce de la préserver.
Aujourd’hui, nombreuses sont les sociétés dans lesquelles le processus de socialisation à contribuer à créer et à reproduire une disjonction sociale entre la sphère public et la sphère privée. Le but étant ici de limiter la marge de possibilité de l’homme et de la femme en les restreignant dans un champ spatial bien précis. Ce qui a d’avantage contribuer à forger au finish deux identités sociales diamétralement opposées : celle de l’homme, extraverti et habilité à s’occuper de la chose public ou de la prise de décision d’intérêt commun ; et celle de la femme , considérée comme faible, maternelle et devant s’occuper de l’espace domestique c’est dire des taches ménagères, de la reproduction et de l’éducation des enfants. A cet effet, étant chacun investi de statut sociaux et de rôles sociaux différents, ils évolueront séparément tout comme ils occuperont des fonctions sociales différentes. Le comportement de l’acteur social semble dont être institutionnalisé du fait du sexe auquel appartient l’un ou l’autre. L’on ne s’étonnera plus de voir l’homme diriger un comité central, une section ou une sous-section de parti politique tandis que la femme, située au bas de l’échelé de décision, éprouve du plaisir à danser pour animer les cérémonies dudit parti politique.
Ainsi, dans un tel état de lieu où l’homme et la femme ont reçu deux socialisations différentes et manifestent dont deux comportements différents, eut égard de l’enculturation reçu, il ne reste plus qu’à la femme l’abstention ou la faible participation politique comme moyen d’expression politique.
Les femmes qui n’aiment pas la politique, les politiciens et leurs joutes oratoires, manifeste en fait de l’intérêt pour les sujets de société. D’ailleurs, manifester cette attitude de rejet de la classe politique n’est-il pas un signe de politisation ? C’est d’ailleurs dans ce sens que en assimilant la politique à un marché, Emmanuel MONIER estime que « les affaires de la politique sont les affaires de tout le monde et les affaires de tout le monde sonde sont les affaires de la politique ». Ainsi, cette abstention ou faible participation des femmes est une manifestation de leur intérêt pour la politique ou simplement pour une autre manière de faire la politique. De ce fait, elles se mettent à l’affût de l’information politique (les sondages d’opinion, activités des hommes politiques, politiques publiques,…). Le but ici est d’avoir d’avantage d’argument question d’alimenter leur désintérêt pour la politique. Vue sous cet angle, la politisation va de pair avec la culture politique que BRAUD (2004 : 257) définit comme étant «un ensemble de connaissances et de croyances permettant aux individus de donner sens à l’expérience routinière de leurs rapports au pouvoir qui les gouverne, et aux groupes qui leur servent de références identitaires. ». Dès lors, une seule question subsiste : outre la socialisation, d’où provient ce désintéressement des femmes pour la politique ?
Dans un souci de moderniser la vie politique et de renforcer une démocratie que d’aucuns qualifient d’« inachevée », un ensemble de lois et de décrets ont été élaboré à fin d’améliorer les droits civiques et politique de la femme pour une meilleure participation politique de celle-ci. Cependant, ces mesures n’ont en rien produit l’effet escompté car le quotidien de la femme reste et demeure persécuté par un ensemble de préjuges et de discrimination.
Les femmes sont victimes de multiples préjugés qui les empêchent de s’épanouir et de jouir pleinement de leurs droits politiques car la société se charge constamment de les inculquer qu’elles sont inférieurs aux hommes. « Que peut-on attendre d’une femme ? » a-t-on coutume de dire. Cette question consacre le manque de considération en vers la femme dont le seul fait d’être femme est un tare qui rythme avec « incapacité », « ignorance » et même « sottise ». La femme est dont perçu comme un enfant c’est dire un être irresponsable qui a besoin d’un guide ou d’un tuteur qui ne peut être qu’un homme.
Ce manque de considération dont sont victimes les femmes suscite en elles le manque d’assurance et le complexe d’infériorité d’où leur faiblesse ou leur incapacité à participer aux affaires liées à la gestion de la société. Ainsi, il ne leur reste plus qu’à gesticuler, faire foule, chanter et agrémenter les foules lors des évènements politiques, bref à jouer des rôles fol chloriques pendant que les hommes réfléchissent et prennent des décisions qui influenceront leur existence.
Au Cameroun, « l’école pour tous » ou « l’éducation pour tous », préoccupation majeure du gouvernement en matière d’éducation semble être un slogan creux et vide de sens. Car dans certaine famille, surtout celles situées dans la partie septentrionale du pays, l’on accorde un privilège à l’éducation du jeune garçon car l’on pense qu’il a toutes ses chances de devenir plus tard « quelqu’un » au détriment de la jeune fille considérée comme « la femme de demain » et qui malgré elle se trouve disqualifiée faut d’instruction. L’on reconnait dont là que l’école ouvre les portes du succès social et politique, mais c’est un succès auquel les femmes n’ont pas droit du fait du manque d’instruction. C’est ce même manque d’instruction qui plus tard limitera leur conception de la politique, leur participation politique, leur engagement politique et même leur place en politique. De ce fait, celle rendra leurs attitudes et comportements politiques différents de ceux des hommes d’où la conception selon laquelle la femme fait la politique autrement que l’homme.
Conclusion
En définitive, en matière de militantisme, d’engagement politique, de campagnes électorale, bref d’attitudes et comportements politiques, l’on constate une dichotomie entre l’homme et la femme. Il y’a dont lieu de penser que la femme fait la politique autrement que l’homme car en fonction de la socialisation (différente), reçu par l’un et l’autre, chacun d’eux se consacrera à un champ social et à un statut social préalablement définit par la société. Ce qui fera de l’homme (outsit), un être préparé pour la gestion du pouvoir et de la femme (insit), un être façonné pour la gestion de l’espace domestique. De plus, outre la socialisation des facteurs tels que la persistance de préjugés et de discriminations concourent également à embrigader la femme dans un comportement politique différent de celui de l’homme. Par ailleurs, l’on peut voir en l’abstention ou la faible participation de des femmes, l’expression de leur comportement politique.
Bibliographie