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Mes observations et analyses

Ce blog traite de l'analyse des faits sociaux que nous observons au quotidien dans notre entourage

Cameroun, émergence a l’horizon 2035 : mythe ou réalité

Cameroun, émergence a l’horizon 2035 : mythe ou réalité

Parler d’émergence, c’est laissé présager une éventuelle amélioration d’une situation jugée précaire, insatisfaisante ou insupportable. L’émergence devient dont une fin en soi ou ce vers quoi toute société tend ou devrait tendre. De ce fait, bien préparée et bien maitrisée, l’émergence pourrait illuminée la vie des institutions et des populations d’un pays. Cependant, mal échafaudée, son absence rendrait l’existence humaine encore plus douloureuse qu’elle l’est déjà, si l’on se base sur le contexte socio politique et économique camerounais. De ce fait, l’émergence ne peut être possible avec des logiques autres que le travail, l’effort, la méritocratie, la conscience collective et la compétence. Dès lors, les grands chantiers structurants (port en eau profonde de Kribi, barrages de Lom-panga et de Mvenleu, centrale à gaz de Log baba etc.…), aujourd’hui à l’honneur au Cameroun, suffisent-ils pou laissé présager l’émergence du pays à l’horizon 2035 ?

  1. Une émergence mal préparée.

Au Cameroun, après la colonisation et le néocolonialisme (dont on ne sait s’ils sont véritablement finis aujourd’hui), le déracinement, l’extraversion et l’inculturation sont restés d’actualité. En effet, « avons-nous eu le temps de penser le type de société et d’hommes que nous voulons ? Avons-nous identifié les valeurs à promouvoir et à exalter ? Avons-nous pensé le système éducatif à mettre sur pieds, en puisant dans nos valeurs androgènes ? » (cf. Charles ATEBA EYENE, Le Cameroun sous la dictature des loges, des sectes, du magico-anal et des réseaux mafieux, Saint-Paul, Yaoundé, 2012, page : 18). Malheureusement “non“, et si ses questions ne sont pas biens pensées, nul besoin de prétendre posséder ou avoir formé des patriotes et hommes vertueux. Ceci justifie pleinement notre pessimisme quant à une éventuelle émergence du Cameroun à l’horizon 2035. C’est simplement dire que, quel que soit la qualité des institutions, des structures et des projets de développement mis sur pieds, ceux-ci ne valent rien et ne sauraient produire les effets escomptés, si au préalable l’on ne sait pas rassurer de la qualité des ressources humaines dont on dispose et des besoins réels des populations en matière de développement. En effet, une fois les édifices terminés, il se posera la question de son fonctionnement et de sa préservation. Ceci étant, dans un État ou les écoles spécialisées dans la navigation maritime, la pétrochimie, et la construction ou l’assemblage automobile sont presque inexistantes, nul besoin de cogiter longtemps pour se comprendre que le personnel devant assurer le bon fonctionnement de ses structures est quasiment absent. De ce fait, pour pallier à cette situation, et comme il est à l’accoutumé au Cameroun, l’on engagera des étrangers et notamment des français qui cependant représentent une main d’œuvres qui coute extrêmement chère.

  1. L’émergence à l’horizon 2035, un concept politique.

Quand on revisite le passé, l’on constate que ce postulat (« émergence du Cameroun à l’horizon 2035 ») se présente plus sous la forme d’une stratégie politique visant à conquérir les suffrages, plutôt qu’une tentative de développement du pays. En effet, force est de constater que l’on est parti du libéralisme économique (en 1990) à l’émergence à l’horizon 2035 (en 2011), en passant tour à tour par les grandes ambitions (en 1997) et les grandes réalisations (en 2004). C’est dire que, ses concepts interviennent toujours à l’approche des élections présidentielles. De ce fait, conformément aux lois du « marché politique » définis par Emmanuel MONIE, ils permettent de séduire les éventuels électeurs dans le but d’accéder à la magistrature suprême, acquérir le pouvoir et ainsi le conserver. Par ailleurs, quand on observe les multiples changements de « mots d’ordres », et compte tenu du fait que ceux-ci sont à chaque fois brandis par un seul et unique parti politique (RDPC dit Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais) , l’ on est tenté de dire que cela est la preuve des échecs successifs qu’ont rencontré les précédent postulats.

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